Histoire

Le sol sur lequel repose actuellement Billy-Montigny

Celui-ci, était recouvert dans des temps immensément reculés, par une forêt de fougères arborescentes. C’était il y a entre cinq cent quarante et trois cent dix millions d’année. A cette époque l’homme n’existe pas encore et les continents d’aujourd’hui ne sont pas encore formés. Cependant, se réunissent déjà les conditions qui conduiront au Billy-Montigny actuel. Les quantités colossales de houille qui gisent au sein de la terre et qui sont entièrement dues à la carbonisation des végétaux, montrent assez de quelle luxuriante végétation notre région était couverte.

Les premiers habitants de Billy-Montigny

Les premiers hommes dont on trouve des traces datent de cinq cent mille ans à cent mille ans avant notre ère. Ils semblent venues d’Asie en marchant vers l’Ouest et se sont établis sur les rives des cours d’eau de l’Artois. Les premiers billysiens arrivent enfin. Ils ne sont qu’une toute petite peuplade.Ils vivent dans des huttes de branchages recouvertes de chaume au milieu des marais. Ils se nourrissent de poissons et du produit de leur chasse. A cet époque, vivent sur ces terres, le renne, l’élan, le cerf, le chevreuil, le sanglier, l’ours et l’urus.On pense que le premier village lacustre, l’ancêtre de Billy-Montigny, s’est élevé aux environs de la cité du 2 entre la route nationale et la fosse 6 de Fouquières.

Les divers noms de Billy-Montigny

Billy-Montigny possède le nom de « Billiacum » au début de la période gauloise et gallo-romaine. Ce nom va se transformer au cours des siècles en Billy-Montenoni en 1129, Billy en 1182, Billy-en-Gohelle en 1720 et Billy-les-Hénin en 1744. C’est la révolution française qui, en 1790, en créant les départements, les contons et les communes, lui donne le nom de Billy-Montigny.

Billy-Montigny est dévastée par les Normand

Au IVe siècle, la ville est cruellement dévastée par les Normands. Il faudra un siècle pour que Billy-Montigny se relève de ces terribles invasions vikings. Le résultat fut un changement profond dans l’état de la société. Ce sera le commencement de l’ère féodale et du Moyen-Âge. Le seigneur fortifie son château et forme un camp retranché pour protéger la population et ses biens.

Billy Montigny au temps de la seigneurie

A la fin du Moyen-Âge, Billy Montigny n’est q’une petite bourgade d’une centaine d’habitants.La population est surtout composée de mendiants, de paysans pauvres qui se louent et de quelques propriétaires plus ou moins aisés. Quelques riches propriétaires et abbés dominent les autres. Billy-Montigny a son seigneur qui dépend de son suzerain de Lens. Celui ci est un riche propriétaire terrien représentant de la société féodale de l’ancien régime avec son château fort. Les serf vivent autour du château et leurs conditions de vie dépendent du bon vouloir du seigneur. Le château qui était situé entre les rues du Bois et Albert Camus a complètement disparu depuis longtemps.

Billy-Montigny au cours de la Monarchie Française

Au cours de cette période qui va de 1698 à 1789, Billy-Montigny ne joua aucun rôle dans l’histoire de la France, pas même dans celle de l’Artois dont elle subit, pendants trente ans de guerre, les invasions et les occupations. Comme l’Artois, Billy-Montigny sera directement rattachée au royaume de France, d’une manière définitive, lors du traité d’Utrecht, en 1713, sous Louis XIV.

La révolution et la fin de l’ancien régime

Il convient de faire ici un petit rappel. La grande misère du peuple et les abus de tous ordres obligent la royauté à convoquer les Etat Généraux à Versailles en 1789 et à demander aux populations leurs doléances ainsi que leurs vœux. Ceux-ci furent rédigés sur des cahiers de doléances qui devinrent les bases des lois républicaines. Le non-respect des demandes du peuple fut à l’origine de la Révolution Française. La Révolution abolit la féodalité et proclama les droits de l’Homme, la Liberté, l’Egalité et la Fraternité. Elle réunit en 1790, l’Artois, le Boulonnais et le Calaisis pour former le département du Pas-de-Calais. Billy-Montigny devint une commune du canton de Lens. Le 26 Août 1793, Billy-Montigny fut visitée par l’Etat-Major du comité de surveillance composé de 14 commissaires qui firent la chasse aux suspects et aux réfugiés. Quelques billysiens furent arrêtés. En Novembre 1793, les cloches de Billy-Montigny furent envoyées à la fonderie de Douai et l’église fut fermée en Décembre. C’est à la Révolution, qu’Adrien Tourtois, ex-fermier du seigneur, achète le château de son ancien patron ainsi que les terres labourables comme biens nationaux. C’est un certain François Tourtois qui fut également le premier maire de Billy-Montigny à la fondation de la commune en 1790. On retrouve les Tourtois maires de la cité en 1812, 1814, 1825 et 1871.

Billy-Montigny et l’extraction de la houille

En 1854, Charles Mathieu, exploitant de mines de charbon, et sa famille, venu de Belgique, s’installe à Billy-Montigny, au château Leclercq à coté de l’actuel poste de police. On fore pour poser le premier chevalet de la fosse 2 (fosse Auguste Lavaurs). Commencé en avril 1854, le puit entre en exploitation le 1er Juillet 1856. Le succès est tel que le siège social de la Compagnie des Mines de Courrières sera établi à Billy-Montigny. C’est là, au pied de la fosse 2 que l’on construit les Grands bureaux et les ateliers centraux de tout le groupe. Désormais, Billy-Montigny va changer d’aspect et la population va considérablement augmenter. On construit des logements pour les ouvriers, une gare est créée et de nombreux commerces s’installent. Billy-Montigny est devenue une ville importante.

10 mars 1906 : une terrible catastrophe

Billy-Montigny et les communes voisines vont subir la plus terrible catastrophe qu’ait connue la mine en France et en Europe. Le 10 mars 1906, à six heures du matin, une terrible explosion se produit dans trois fosses, la 2 de Billy, la 3 de Méricourt et la 4 de Sallaumines, toutes reliées entre elles. On dénombrera 1099 morts dont 114 habitaient les corons de Billy-Montigny. C’est de cette catastrophe qu’est né le mot « Rescapés » qui veut dire « réchappés » en patois. (Voir par ailleurs la rubrique CIRI).

Billy-Montigny et les guerres

De tous temps, Billy-Montigny a souffert des guerres comme le reste du pays et des communes proches des collines de l’Artois notamment. Elle souffrira encore plus au cours des trois dernières, celle de 1870, de 1914 et de 1939, qui vont opposer, en quelques soixante dix ans, notre pays à l’Allemagne impériale, puis hitlérienne.

Son cimetière qui voit réunis sous la même terre des morts de ces trois conflits en porte témoignage : monuments de la guerre 1870, carré des victimes militaires de 14-18 et 39-45,carré et monument dédié aux 28 Billysiens fusillés dans les combats de la Résistance entre 1940 et 1945. Sans oublier les plaques aux victimes civiles des bombardements, le monument aux morts, le cimetière militaire allemand où on peut voir 1 500 tombes de victimes allemandes des batailles de l’Artois de 1915 et 1917.

Aujourd’hui et demain

La Ville de Billy-Montigny forte de ses 270 hectares un des plus petits territoires administratifs français et de ses 8 449 habitants au dernier recensement renaît de ses cendres. Après la fin de l’épopée du charbon, elle a connu la récession, sa population de 10 593 âmes, en 1962, était réduite à moins de 8 000, vingt ans après.

A cette époque, courageusement, les élus prennent les destinées de la commune en mains. Priorité est donnée à la lutte contre la précarité : de nombreuses actions sont initiées au sein du Centre Communal d’Actions Sociales et au logement : du centre ville disparaissent tous les corons qui laissent la place à des constructions neuves.

Aujourd’hui, la ville a retrouvé une partie de son faste d’antan : les édifices et installations « issues des Houillères » ont été réhabilitées, d’autres équipements voient le jour…

Dans le domaine de la culture, l’Espace Léon Delfosse ancienne salle des fêtes des Houillères est devenu le lieu de diffusion culturel par excellence de la ville, dispensant toutes sortes de spectacles : pièces de théâtre, représentation des écoles municipales de danse et de musique, concerts…

Le stade Paul Guerre a subi une cure de jouvence, les anciennes tribunes ont été rasées laissant place à un nouveau complexe à la fois sportif et convivial…

Parallèlement, la vie dans les quartiers n’a pas été oubliée, Le barraquement en bois de la « Colombe de la Paix », cité Piérard, a été abattu et un local en dur a été construit à son emplacement.

Les actions dans le domaine de la jeunesse et de l’école ont également fleuri. Fin Juin 2005, la nouvelle cantine « Au pain d’alouette » fut inaugurée…

De nombreux projets sont également en gestation et concernent des services nouveaux qui seront mis à la disposition des billysiens…

Rue Florent Evrard, l’ancienne « Maison du Biscuit » sera reconvertie en atelier couture-cuisine destiné en priorité aux personnes en recherche d’insertion sociale.

L’école Suzanne Lanoy deviendra, après travaux, une maison des enfants. Elle permettra d’accueillir dans des conditions d’hygiène et de sécurité optimale et sous certaines conditions, les enfants de parents dont la disponibilité est réduite.

Le long de l’avenue du 1er Mai, un projet d’urbanisation est en cours de réalisation. Seront construits à cet emplacement : environ 150 logements en location, accession sociale ou en lots libres, la nouvelle école Suzanne Lanoy et, si l’intérêt se précise, une petite surface commerciale.

L’avenue historique de la fosse 2 est en cours de restauration et constituera l’axe desservant les principaux espaces dédiés à la mémoire et à la culture.

En bout de cette évenue sera érigé le Centre d’Interprétation des risques industriels. Ce centre constituera l’aboutissement du parcours du rescapé dont le départ sera situé au « silo » (la fosse commune où ont été déposées les dépouilles des 170 mineurs non indentifiés décédés le 10 mars 1906)et qui retracera les 20 jours passés sous terre par les 13 rescapés de cette terrible catastrophe. (voir la rubrique CIRI, par ailleurs).

D’autres projets sont « dans les cartons » et devraient voir le jour dès que la certitude de financements extérieurs sera acquise.

Le blason

Le blason de la ville est une trilogie qui résume les quatre derniers siècles de son Histoire :

-  armes et cimier des comptes d’Annapes, barons de Billy,
-  les branches de fougères fossiles représentent le charbon qui fut l’activité de ses habitants pendant plus d’un siècle,
-  la Croix de Guerre qui glorifiait déjà, au lendemain de la Première Guerre mondiale, l’attitude résistante de la population pendant l’occupation allemande de 1914-1918.

En langage héraldique, il se décrit ainsi :

-  blason : d’or à l’arbre sinople senestré d’un lion de sable, armé et lampassé de gueules rampant contre le fût ; à la bordure d’argent chargée de huit manchetures d’hermine de sable,
-  ornements extérieurs : écu timbré de la couronne murale à trois tours crénelées d’or, ouverte et maçonnée de sable, aussi d’un lion issant taré de face, tenant deux guidons d’or chargés chacun d’un lion de sable,
-  l’écu est soutenu par deux branches de fougères fossiles de sables, croisées en pointe sautoir retenant un listel d’argent aux retroussées de gueules chargé de la devise en lettre romaines de sable :

« De long travail, heureuse récompense »,

-  ledit listel brochant sur le ruban de la croix de guerre 1914-1918 au naturel appendue à la pointe de l’écu.